Raymond Domenech a quitté la vie publique, pas l’actualité. Cette semaine encore, son nom a ressurgi. Selon le rapport de la mission d’information sur les incidents de Knysna, dévoilé par Le Point, trois mutins l’ont accusé d’avoir été le « traître », responsable de la fuite après son altercation avec Anelka. Fernand Duchaussoy, le président de la fédération, a de son côté fait un point succinct et prudent sur la procédure en cours contre son salarié, en CDI à la direction technique nationale. Le licenciement pour faute grave pourrait aller jusqu’aux prud’hommes. Mais Domenech ne souhaite pas que son départ devienne un feuilleton. La négociation transactionnelle devrait donc assez rapidement déboucher sur des indemnités autour de 500.000 euros. Les millions évoqués? L’ancien sélectionneur compte davantage sur l’Euro Millions, auquel il s’adonne tous les vendredis au bar-tabac en bas de chez lui, dans le 14e arrondissement de Paris.
Bientôt, son nom viendra orner la liste des techniciens libres de l’Unecatef, le syndicat des entraîneurs français, dont il reste le trésorier. Pour combien de temps? Le fiasco sud-africain lui a fermé les portes des clubs pour un bout de temps. « A sa place, je me ferais un peu oublier avant d’envisager de retrouver le terrain, estime Jean-Pierre Bernès, agent numéro un des entraîneurs. Mieux vaudrait d’abord rebondir à l’étranger. En France, les présidents pourraient hésiter par crainte du traitement dont il serait l’objet sur terrain adverse. Avec lui, les Bleus se faisaient même siffler à domicile. » En France, un président extravagant ayant envie de s’offrir un contre-pied médiatique pourrait craquer. Avec son recrutement vintage, celui d’Arles-Avignon a le profil, mais Marcel Salerno balaie l’hypothèse: « Compte tenu de son attitude vis-à-vis de l’extérieur, ce ne serait pas possible. Domenech est trop solitaire, dans sa bulle. » Seules des pistes exotiques semblent désormais envisageables.